Dougal Middleton et Kevin O’Neil discutent des dernières améliorations du réseau mondial des paiements transfrontaliers et des avantages pour les entreprises.
23 min d'écoute
Résumé de l’épisode :
Des innovations qui viennent tout changer sont en train de redéfinir les transferts de fonds internationaux. C’est ainsi que l’exceptionnel service SWIFT gpi et d’autres avancées de pointe ouvrent la voie aux transactions mondiales qui se déroulent sans accrocs, en toute transparence et à la vitesse de l’éclair. Dans cet épisode de la série Le point sur les marchés, Dougal Middleton, vice-président, Paiements pour entreprises à la Banque Scotia, et Kevin O’Neil, directeur des Relations stratégiques et chef de la division canadienne de SWIFT nous parleront des récents progrès accomplis, du rôle des données et des autres tendances qui transforment le réseau mondial des paiements transfrontaliers. Ils aborderont aussi les horizons qui s’ouvrent aux entreprises à l’heure où les paiements deviennent de plus en plus instantanés, contextuels et sans frontières.
Présentateur : Vous écoutez le balado Le point sur les marchés de la Banque Scotia.
La série de balados Le point sur les marchés fait partie de la série Capital de connaissances. Elle vise à vous présenter les perspectives des leaders et experts des Services bancaires et marchés mondiaux de la Banque Scotia.
Des innovations qui viennent tout changer sont en train de redéfinir les transferts de fonds internationaux. Swift GPI et d’autres perfectionnements de pointe ouvrent la voie aux transactions mondiales qui se déroulent sans accrocs, en toute transparence et à la vitesse de l’éclair. Dans cet épisode de Market Points, nous vous livrons les propos de Dougal Middleton, vice‑président des Paiements d’entreprise à la Banque Scotia, et de Kevin O’Neil, directeur des Relations stratégiques et chef de la division canadienne de Swift. Ils vont nous parler des récents progrès accomplis, du rôle des données et des autres tendances qui transforment le réseau mondial des paiements transfrontaliers. Ils vont aussi nous dire un mot des horizons qui s’ouvrent aux entreprises à l’heure où les paiements deviennent de plus en plus instantanés, sans frontière et contextuels.
Allons‑y. Voici Dougal Middleton.
DM : Kevin, je suis ravi de vous revoir. Je suis aussi heureux de participer à cet échange avec vous aujourd’hui.
KO : Merci Dougal. J’en suis moi aussi très heureux.
DM : Pourquoi ne pas commencer par parler de certaines innovations dont nous sommes témoins dans l’espace transfrontalier?
Lorsqu’il est question de Swift et des paiements transfrontaliers ici à la Banque Scotia, on pense surtout à l’espace des grandes sociétés, des commerces et des petites entreprises qui transfèrent des fonds dans le monde entier pour pouvoir exercer leurs activités interentreprises.
KO : Je suis parfaitement d’accord avec vous.
De nombreuses activités de modernisation se déroulent mondialement dans un certain nombre de pays; elles prennent forme et nous aident à traiter les paiements transfrontaliers malgré les frontières, plus contextuellement et plus instantanément qu’auparavant. Et compte tenu des nombreux investissements consacrés par Swift et la communauté essentiellement au dorsal de l’Initiative de l’innovation des paiements mondiaux, nous sommes certes témoins d’un relèvement considérable des capacités du réseau, mais aussi de l’expérience client dans le cadre des paiements transfrontaliers mondiaux.
Dans l’espace des grandes sociétés, nombre de nos clients réclament des coûts moindres, plus de certitude, une meilleure sécurité et une plus grande prévisibilité dans leurs courants de paiement, surtout quand il s’agit des paiements transfrontaliers. La Banque a consacré, dans la communauté GPI, d’importants travaux pour investir dans les moyens d’améliorer cette transparence et ces courants de paiement, d’augmenter la certitude et de s’assurer que nous pouvons compter sur des courants de paiement plus prévisibles.
KO : Je suis bien d’accord. En prenant un peu de recul et en jetant un coup d’œil sur le cycle de la durée utile des innovations, on peut dire que la communauté a réalisé de nombreux perfectionnements, qui se situent tous à différentes étapes.
DM : Effectivement, le GPI de Swift a vu le jour aux environs de 2016, nous sommes aujourd’hui parfaitement en mesure, mondialement, de suivre les paiements, d’améliorer la transparence de ces paiements et de pouvoir faire la lumière sur ce qui se déroule dans certains courants d’échanges de fonds dans les différents couloirs que nous prenons en charge. Nous avons déployé un effort colossal pour pouvoir revoir le statut des paiements comme nous avions l’habitude de le faire dans l’espace des consommateurs : je peux me faire livrer un colis à la porte ou faire livrer des colis ailleurs, en suivant leur évolution pas à pas. Je pense à une vieille anecdote : on peut se faire livrer un colis de rasoirs grâce à Amazon et savoir exactement quand le colis est expédié. Or, quand on envoie un million de dollars à l’étranger pour une transaction de fusion-acquisition, comment se fait-il que tout cet argent soit englouti dans un trou noir, en passant par un intermédiaire qui n’est peut-être pas aussi transparent qu’il le devrait? Le GPI a beaucoup accompli pour relever cette expérience et permettre à la clientèle des grandes sociétés d’avoir accès à une fonction de suivi comparable à FedEx. La Banque Scotia a pris des mesures pour lancer la fonction de suivi des paiements GPI Swift pour notre clientèle de grandes entreprises. On peut donc suivre ces paiements dès qu’ils parviennent à la Banque Scotia, ce qui nous permet d’offrir une plus grande certitude et une meilleure prévisibilité lorsqu’il s’agit de savoir quand notre clientèle de grandes sociétés peut s’attendre à recevoir ses fortes sommes.
KO : Effectivement. Vous venez donc de parler de GPI : près des deux tiers des paiements GPI sont portés au crédit des comptes des bénéficiaires ultimes en 30 minutes ou moins. Presque la moitié des paiements sont crédités en cinq minutes. De nombreux paiements sont traités en quelques secondes. Le délai moyen de transaction d’un paiement Swift Go, qui constitue une plateforme pour les paiements de moindre valeur, sans déduction, se mesure en secondes. Aujourd’hui, nous pouvons suivre l’évolution des paiements partout dans le monde. Nous pouvons aussi commencer à nous consacrer aux problèmes qui ralentissent effectivement le traitement. Différents facteurs pourraient en fait ralentir les transferts mondiaux de paiement instantanés et sans complications. C’est ce que nous tâchons d’accomplir pour demain. Nous voulons miser sur cet acquis et passer à la vitesse supérieure dans la communauté.
DM : C’est effectivement prodigieux quand on pense aux origines de cette communauté, n’est‑ce pas? À l’époque, le traitement des paiements était opaque; le sujet était sur toutes les lèvres, et on ne savait pas vraiment à quelle étape elles se situaient dans le cycle de leur traitement. On ne savait pas non plus s’il fallait compter trois ou cinq jours pour que les paiements parviennent à leur destinataire. Il n’y avait aucune prévisibilité, ni aucune transparence. Il était impossible, comme vous le savez, de savoir ce qu’il allait rester, dans le compte du bénéficiaire, des 1 000 $ transférés à l’étranger, compte tenu de certains modèles opérationnels qui existent dans l’espace transfrontalier. Puisque nous avons beaucoup investi dans l’ensemble des fonctions du GPI, nous pouvons vraiment jeter un éclairage sur les pratiques et remettre en cause la communauté, en nous demandant si ce que nous faisons à cette étape est bien ce qu’il faut faire, pour ainsi dire, dans les transferts transfrontaliers. Si on pense à certaines activités de transformation numérique qui se sont accélérées dans les dernières années, et aux attentes des consommateurs et des utilisateurs, nous réclamions des transactions sur demande, en temps réel et accessibles du bout du doigt sur nos mobiles, n’est‑ce pas? Dans le milieu de travail, nous nous attendions à des expériences comparables dans les travaux que nous menons au quotidien. Ceux qui travaillent dans la gestion de la trésorerie dans les grandes entreprises mondiales ou qui exercent les fonctions de trésorier ou de trésorière et qui envoient des millions de dollars à l’étranger pour certaines transactions veulent certainement compter sur la certitude. Nous voulons connaître cette expérience numérique, qui se prête à la réalité sur demande que nous connaissons aujourd’hui.
KO : Certes, le monde évolue dans l’instantanéité de la demande et dans l’expérience instantanée. Mais souvent, les entreprises recherchent cette certitude. Je veux donc être certain que cette somme sera effectivement transférée en toute transparence, dans la confiance, la crédibilité et la sécurité. Et comme vous l’avez dit, il faut aussi être certain de la destination du paiement, de la date à laquelle il sera créé, puis du montant des fonds qui sera crédité dans le compte du bénéficiaire ultime. Nous avons accompli d’énormes progrès à cet égard, et nous tâchons d’en accomplir d’autres. J’aimerais aussi poser cette question : puisque nous pouvons mesurer les transactions, comment miser sur cet avantage? Il se pourrait que nous puissions d’emblée agir avant même de prévalider les paiements, pour éviter de les ralentir. Peut-être que le numéro du compte ne correspond pas exactement ou que le compte et le nom sont inexacts. Il pourrait y avoir d’autres raisons pour expliquer qu’un paiement soit ralenti dans certains pays. Il se pourrait qu’on puisse prévalider l’information d’emblée, et nous tâchons de mettre au point les outils qui permettront de le faire et de les faire adopter pour continuer d’améliorer l’expérience des paiements que nous offrons aux clients.
DM : Mondialement, la demande est très forte. Il s’agit de s’assurer que lorsqu’on tape un numéro de compte et qu’on envoie l’argent à l’étranger, surtout dans un virement télégraphique irrévocable. La prévalidation est l’un des services sur lesquels nous nous penchons, à la Banque Scotia. Il s’agit d’un morceau important du casse-tête pour nous assurer que nous pouvons vraiment offrir cette trousse d’outils d’emblée à nos clients, pour veiller à ce que le numéro de compte appartienne effectivement, par exemple, à Kevin. S’agit-il bien de la banque destinataire? Les banques sont donc le mieux en mesure de fournir l’information et les trousses d’outils qui permettent de s’assurer qu’on peut le faire sans complications.
KO : Effectivement, le traitement des paiements à l’échelle mondiale est complexe. Il y a nécessairement de nombreux règlements d’application, qui peuvent être différents selon les pays. Nous exerçons nos activités dans plus de 200 marchés, et nous sommes heureux de travailler avec des partenaires comme la Banque Scotia pour permettre aux clients de se blinder contre certaines de ces complexités. Or, les gens doivent savoir que ces moyens existent, puisque ces outils peuvent être très utiles lorsqu’il s’agit de comprendre comment fonctionne le réseau de traitement des paiements dans les différents pays.
DM : Nous sommes enchantés d’être partenaires dans la mise au point de certaines de ces trousses d’outils. Nous avons énormément investi dans nos propres feuilles de route numériques pour nous assurer que nous pouvons mettre au point les moyens d’offrir nos services sur des plateformes comme TranXact, notre plateforme de gestion de la trésorerie vectorisée par l’interface de protocole d’application API. Nous avons lancé cette plateforme l’été dernier. Or, l’ensemble des services d’information sur les références en constitue un élément essentiel. Il s’agit donc de savoir comment mettre à la disposition de la communauté des grandes sociétés les outils voulus comme les routines de validation des comptes dans le cadre d’un service sur demande qu’elles pourraient brancher directement sur leurs plateformes, qu’il s’agisse de leurs plateformes de ressources d’entreprise ou d’un système de gestion de la trésorerie. Elles pourront ainsi profiter de ces moyens, qui sont intégrés directement dans les circuits de travail, pour pouvoir compter d’emblée sur cette certitude et pour pouvoir transmettre les paiements à l’étranger avec un fort degré d’exactitude.
KO : Absolument. Que faut-il faire pour lancer la PRE ou le SGT? Encore faut-il savoir comment les traiter facilement. Que faut-il faire pour intégrer ces outils dans notre quotidien? Toutes ces opérations se fondent sur la sécurité, la rigueur et la conformité. Il faut ensuite s’assurer que les paiements transmis partout dans le monde respectent les lois et ne servent pas à financer les activités illicites. De plus en plus, nous nous penchons sur les moyens d’assurer les superpositions bancaires du point de vue des facteurs ESG et sur la normalisation pour pouvoir faire ce qu’il faut, pour les consommateurs comme pour toute la planète.
DM : Je crois que la sécurité et la sûreté sont les principes qui sous-tendent le réseau Swift, et c’est exactement la raison pour laquelle ce réseau est très bien positionné pour permettre de traiter de fait les transferts de fonds transfrontaliers. Nous avons investi massivement, en interne, à la Banque Scotia, dans le cadre du programme de sécurité des clients que Swift a lancé il y a plusieurs années.
KO : Vous avez parlé du programme de sécurité des clients. Les entreprises et les banques ont fait de l’excellent travail pour relever la barre de la sécurité dans les dernières années. Elles restent fidèles à ce parcours. Nous tenons toujours à garder notre avance et à travailler en collaboration avec la communauté du point de vue des règles de l’art. Chacun a un travail à faire quand il s’agit d’assurer la sécurité des différents usagers dans les entreprises, qu’il s’agisse des cadres supérieurs ou des experts de la cybersécurité dans les banques. Il faut aussi s’échanger l’information.
DM : Effectivement. Nous investissons massivement, dans l’ombre, dans les mesures de lutte contre la fraude. Avant même de lancer les paiements, nous menons toutes sortes d’activités dans ces environnements logiciels qui permettent de gérer notre très important écosystème de paiements. C’est pourquoi nous prévoyons les contrevérifications voulues auprès des utilisateurs finaux, que nous pensions ou non qu’un problème se soit produit dans le traitement des paiements. Nous menons des contrevérifications auprès des personnes‑ressources au niveau du réseau quand il s’agit de savoir si un modèle peut être adapté, puisque comme vous le savez, certaines activités répréhensibles ont pu être observées au niveau du réseau auparavant, et il faut s’assurer que nous traitons les transactions en conséquence.
KO : Nous entretenons dans la profession des liens de collaboration exceptionnels. Pourriez‑vous nous parler des menaces que nous observons et des moyens de nous protéger et de continuer d’évoluer pour veiller sur la sécurité et la sûreté des infrastructures? Dans le même ordre d’idées, du point de vue de la criminalité financière et de la lutte contre le blanchiment des capitaux, que faut-il faire pour améliorer le plus possible l’efficience tout en nous assurant que nous ne laissons pas les malfaiteurs avoir accès au réseau. Il faut donc continuer d’investir dans ces outils. Nous faisons appel à des moyens comme l’intelligence artificielle en coulisse et nous nous penchons de plus en plus sur le perfectionnement de ces trousses d’outils.
DM : Parlons maintenant un peu d’une autre question. Quand on se penche sur la vaste transformation qui se déroule partout dans le monde, dans l’espace transfrontalier comme dans l’espace des paiements immédiats, il faut dire un mot des régimes de paiement immédiats nationaux qui sont exploités. Il y a aujourd’hui près d’une soixantaine de pays qui ont des régimes locaux pour traiter en temps réel les transferts en deçà de leurs frontières. On mène beaucoup d’activités à l’heure actuelle pour réunir ces éléments et en faire un réseau de transferts instantanés d’envergure mondiale. Swift a évidemment joué un rôle essentiel en permettant de mettre à l’épreuve ce qu’il est possible de faire.
Pourriez-vous nous dire un mot de ce que vous faites à cet égard pour innover dans les transactions de moindre valeur en dollars, qui ne sont pas traitées traditionnellement dans Swift, mais qui sont d’actualité?
KO : Nous avons connu beaucoup de succès grâce au GPI du point de vue de la rapidité et de la transparence. Que faut-il donc faire pour offrir cette expérience et ce service à ceux qui veulent traiter les paiements encore plus rapidement et qui tiennent à compter sur un peu plus de certitude sans qu’on déduise des frais de leurs paiements? C’est essentiellement ce que fait Swift Go. Nous avons d’ailleurs commencé à connaître un certain succès dans quelques couloirs, comme vous le savez, aux États‑Unis, en Europe et en Asie. Nous pourrons ainsi rehausser les circuits en temps réel dans les pays dans lesquels ce service est offert et dans les cas où les infrastructures transfrontalières permettent de traiter ces types de transactions.
DM : La technologie existe pour permettre de le faire. Vous avez déjà effleuré la question. Les pays doivent adopter des règlements d’application pour pouvoir assurer ce genre de service, puisque chaque fois que des fonds sont transférés dans un pays à partir de l’étranger ou franchissent les frontières d’autres pays, nous faisons appel à beaucoup d’autres régimes de surveillance réglementaire pour déclarer des transactions par rapport aux gains dans les opérations par balayage, entre autres.
Absolument. Et nous allons continuer de miser sur cet acquis et même d’en prolonger les bienfaits en nous penchant sur les ensembles de données qui sont publiées. C’est ce que nous faisons dans l’ensemble en continuant de miser sur ce qui existe aujourd’hui, en faisant appel aux règles de l’art, puis en recherchant les occasions nouvelles de miser sur cet acquis grâce à des normes comme l’ISO 20022, par exemple.
DM : Je crois que ce qui intéresse le plus les clients, ce sont les données qui permettent de prendre les décisions. La décision de traiter ces paiements ou de les gérer quand ils parviennent à leur destinataire peut très bien être prise grâce à des ensembles de données plus riches. Ce que je veux dire, c’est qu’enrichir ces principes dans la mobilisation des données, qui évolue aujourd’hui de concert avec la norme statistique ISO 20022 est un aspect très important de cette fonction pour le réseau afin d’offrir aux utilisateurs finaux une expérience plus contextuelle et supérieure dans les opérations courantes des équipes de trésorerie, surtout lorsqu’il s’agit de savoir ce que fera l’équipe de la trésorerie de la société lorsqu’elle recevra un demi‑milliard de dollars dans son compte d’exploitation. Quelle sera la prochaine étape dans le traitement de ce demi-milliard de dollars? Quel est le coût de cette fonction? Et que faut-il faire pour s’assurer que l’on prend ces décisions en misant sur la certitude apportée par les données et par les activités que les réseaux peuvent exercer? Vous avez parlé de l’ISO. Dans la norme 20022, nous avons en fait adopté un nouveau libellé sur les paiements et nous avons considérablement rehaussé le réseau en mars cette année pour nous assurer que la communauté est en mesure d’encaisser les paiements selon ce nouveau libellé et dans ce nouveau format. Or, nous commençons à adopter cette définition précise et très contextualisée de ce qui constitue vraiment un paiement de manière à pouvoir décrire les contreparties des transactions selon des termes très précis et exacts. Il existe aujourd’hui bien des moyens différents d’appliquer ce principe pour améliorer encore plus cette certitude et permettre à notre clientèle de sociétés commerciales d’avoir accès à ces données pour réaliser des économies, pour automatiser les opérations et pour apporter plus de précision à ces fonctions décisionnelles nécessaires du point de vue de la gestion de la trésorerie et des finances.
KO : Effectivement. Beaucoup de nos auditeurs se souviendront que je parle de la norme 20022 depuis bien des années, ce qui serait tout à fait vrai. Nombreuses sont les entreprises qui font exclusivement appel à ce libellé et à ce format. Pourquoi le font-elles? Parce qu’il s’agit d’un format normalisé unique. Il est intégré et enchâssé dans leur système de gestion de la trésorerie ou dans leur système de PRE, et ces sociétés n’ont pas à gérer différents formats à divers endroits du point de vue du coût et de la complexité. Mais lorsqu’il est question de la richesse des données, de la capacité de réunir plus d’information sur les transferts de fonds et de mieux faire concorder les opérations, de la capacité d’ajouter cette référence unique aux transactions quand des millions ou des milliards de dollars arrivent dans un compte, on sait que les fonds sont disponibles instantanément. C’est ce qu’on peut constater, et on peut contrôler la concordance dans les systèmes. Du point de vue de la richesse des données, nous continuerons de miser sur cet atout. Swift s’adresse à la communauté des sociétés et des fournisseurs. Nous allons nous pencher sur ce point de vue de bout en bout dans l’application de la norme ISO et nous continuerons de miser sur cet atout et d’améliorer cette expérience dans les prochaines années.
DM : Vous le savez, quand on parle de l’ISO à nos clients, ce n’est pas pour en faire la promotion. C’est plutôt pour leur dire que les données sont importantes pour eux dans leurs opérations de trésorerie, dans leurs opérations de gestion des fonds (APAR). Quelles sont les difficultés causées par les lacunes statistiques aujourd’hui? Il faut faire le lien avec les perfectionnements qui ont été apportés dans ce nouveau libellé et dans les avantages qu’il pourrait leur apporter. Notre infrastructure essentielle de traitement des paiements à la Banque Scotia a été aménagée en fonction des normes de l’ISO et est normalisée d’après ces normes depuis un certain temps. Il s’agit maintenant de s’assurer que nous pouvons résoudre les problèmes de bout en bout pour pouvoir commencer à offrir une valeur supplémentaire nouvelle dans nos services à l’intention de ces grandes sociétés. Nous tâchons déjà d’offrir un grand nombre de services vectorisés grâce aux normes ISO sur notre plateforme TranXact, en reprenant des éléments dont nous pouvons nous servir et qui sont aussi élémentaires que la concordance des rapports de transactions et des anciens formats normalisés. Pourtant, en nous penchant sur les courants d’information ISO dans le cadre du réseau Swift et dans les régimes de paiement immédiats nationaux et sur les moyens d’enrichir cette information dans les rapports grâce à l’information supplémentaire apportée par les normes ISO, nous nous rapprochons déjà de notre communauté d’utilisateurs finaux en lançant à l’essai certaines de ces activités et en faisant la démonstration de ce que peut rapporter un contexte riche en données pour qu’ils n’aient pas à engager d’énormes frais généraux dans le post-traitement lorsqu’un paiement parvient dans leur compte de concordance tripartite, pour appliquer leur taux bancaire et pour que leur application de trésorerie s’exécute en peu de temps. Nous avons donc pour ainsi dire tous enfilé nos gants de baseball pour attraper ces paiements aujourd’hui.
KO : En 2025, selon les estimations, 95 % des infrastructures des marchés mondiaux s’en remettront à la norme 20022 de l’ISO, ce qui permettra d’assurer le traitement des opérations de bout en bout. La bonne nouvelle, pour les sociétés, c’est qu’on peut faire cette migration à son rythme, n’est-ce pas? Nous continuerons aussi d’assurer le trafic existant et les messages texte, ainsi que les messages existants sur les problèmes dans ce réseau. Toutefois, nous allons aussi nous pencher sur la question et investir dans les outils qui favoriseront cette migration. On peut profiter de l’enrichissement des données et commencer à tirer parti de ces scénarios d’utilisation et d’interface comme l’API, l’intelligence artificielle ou les gadgets qui seront utiles à ces entreprises.
DM : Pour changer un peu de sujet, pourriez-vous nous parler maintenant des grandes préoccupations à propos des innovations dans le domaine de la sûreté et de la sécurité et de ce que les clients exigent vraiment dans le cadre du réseau Swift? Parlez-nous de ce que vous entendez dans la communauté des sociétés.
KO : Du point de vue des infrastructures des sociétés et des marchés et de la Banque, nous avons déjà parlé du programme de sécurité des clients, qui continue de relever la barre. Quelle règle faut-il adopter pour nous assurer de compter sur un écosystème digne de confiance et sur un réseau fiable pour tous les points ultimes? Que faut-il faire aussi pour échanger l’information sur les indicateurs des compromis ou sur les menaces? Nous offrons ce service dans tous les points finaux du réseau Swift. Nous le faisons par l’entremise de ce que nous appelons un centre d’analyse et d’échange de l’information, ce qui est un terme assez répandu dans la profession.
Si on donne les clés de sa maison ou de sa voiture à un étranger, on sait qu’il y aura des difficultés : nous devons donc nous assurer d’informer aussi la communauté et de communiquer avec elle pour veiller à ce qu’elle ne donne pas ses clés. Mais nous continuons de moderniser les infrastructures. Il peut aussi être utile de faire appel à la technologie de l’infonuagique. Mais hormis cette technologie, quels sont les outils que nous pouvons utiliser pour corriger des anomalies? Nous avons parlé de la prévalidation. Nous avons aussi parlé de l’application qui permet d’analyser les transactions qui sont traitées dans le réseau au cours de la dernière année environ. Nous tâchons de plus en plus d’offrir ces outils et de nous pencher sur ces anomalies, du point de vue individuel, qu’il s’agisse d’une banque ou d’une société. L’application de cette logique et la décision quant à savoir si cette anomalie est nécessaire sont-elles des scénarios d’utilisation valides?
DM : C’est un peu le modèle du gâteau étagé, n’est-ce pas? Le client prend de son côté des mesures pour assurer la sûreté, la sécurité et la validité des pratiques lorsqu’il fait appel à la technologie. Donnez-vous les clés de votre voiture à un étranger ou êtes-vous vraiment celui ou celle qui détient une copie des clés? La Banque pourrait tout faire dans l’analyse des paiements et dans les activités de gestion des courants de paiement, en appliquant ses propres algorithmes de fraude dans les différentes activités connues qui se déroulent. Il y a aussi le réseau et le type de renseignement qui existe au niveau des réseaux et dont nous pourrions commencer à nous inspirer pour nous prémunir contre les activités illicites ou pour améliorer nos cotes de lutte contre la fraude et notre analyse des fraudes.
KO : Je suis parfaitement d’accord.
DM : Qu’en est-il lorsqu’on reste fidèle à la feuille de route pour franchir cette étape omniprésente qui nous mènera tous à la vectorisation mondiale de l’ISO en 2025? Ce nouveau libellé sera appliqué dans le monde entier. Tous s’en remettront à ce libellé.
Que pensez-vous de ce qui nous attend à l’échelle mondiale pour la communauté des utilisateurs finaux, avec laquelle nous souhaiterions sans doute communiquer?
KO : Commençons par dire que nous vivons vraiment des moments palpitants dans le traitement des paiements. Du point de vue de ce que nous réserve l’avenir, nous avons énormément d’occasions de miser sur cette évolution des normes de l’ISO. Nous avons établi cette structure cadre. Le moment est venu de la développer pour commencer à diffuser le message de l’ISO en faisant appel à des données riches et intéressantes dans différentes parties, et les différentes communautés se situeront à diverses étapes du cycle de leur durée utile. Mais quand on pense à demain, il faut aussi penser à ce qu’il faut investir. Mais ce n’est pas la seule question à examiner. Il est facile de parler des grands titres de l’actualité ou du parcours vraiment idéal à suivre. Or, il faut aussi s’assurer d’investir et de bâtir avec sérieux, en se penchant sur les questions de sûreté, de sécurité, de conformité ou sur les conséquences potentiellement non voulues si le monde préfère l’instantanéité dans tout. Qu’en est-il du point de vue des liquidités? Transférer 10 $, c’est très différent de transférer 10 milliards de dollars du point de vue des liquidités. Et ce qui est peut-être la réflexion de la fin d’après mon point de vue, c’est que l’interexploitabilité est essentielle dans les paiements. Il ne s’agit pas de construire des îlots numériques, quand on parle de l’ISO, des paiements, des titres boursiers et des échanges, ou des nouvelles technologies comme le DEEP ou la MNBC. Il est important de se pencher sur ces questions du point de vue de l’interexploitabilité, surtout l’interexploitabilité transfrontalière, et de résoudre les difficultés les plus importantes à nos yeux.
DM : Nous avons effectivement parlé de l’univers magique que nous connaissons, ce qui ne lui rend probablement pas justice. Pourtant, du point de vue de l’aspect de l’interexploitabilité, il est certain qu’il faut renouer la mise en œuvre à l’échelle mondiale qui permettra d’accélérer les paiements, de mieux en assurer la transparence et de s’en remettre dans l’ensemble au libellé commun et normalisé de la norme 20022. Il faut aussi miser sur le dorsal de certaines activités qui constituent des précédents dans l’initiative GPI que Swift a lancée. C’est pourquoi je crois qu’il faut essentiellement dire que les nouvelles technologies et les progrès dans l’enrichissement des données qui sous-tendent cette transformation mondiale prochaine nous permettront de profiter de la plupart de ces perspectives pour nos utilisateurs finaux et pour notre clientèle de grandes sociétés et d’entreprises commerciales qui numérisent vraiment ces transactions de tout en bout, sans se contenter de les numériser individuellement. C’est alors qu’on peut vraiment commencer à « transformer la gestion de la trésorerie » pour partir du bon pied. Nous évoluons dans cet espace mondial instantané, sans frontière et contextuel, et nous sommes à votre disposition pour vous aider. La Banque Scotia a les trousses d’outils qu’il faut, les compétences voulues et beaucoup de connaissances et d’expérience pour aider nos clients à réaliser cette transformation à l’heure où ils progressent de plus en plus dans leur parcours de transformation numérique. Kevin, merci infiniment d’avoir accepté notre invitation aujourd’hui. Nous apprécions vraiment les compétences de Swift dans cet espace et notre partenariat permanent. Nous avons vraiment très hâte de continuer de progresser et d’apporter les innovations que nous avons planifiées collectivement à mesure que l’année se déroule.
KO : Merci Dougal. Je suis très heureux d’avoir participé à ce dialogue et je serai heureux de prendre part à d’autres entretiens.
Annonceur : Merci d’avoir écouté le balado Scotiabank Market Points. N’oubliez pas de suivre nos balados sur votre plateforme favorite de baladodiffusion. Vous pouvez aussi consulter sur notre site Web (https://www.gbm.scotiabank.com/fr.html) nos autres émissions riches en réflexions.

Dougal Middleton
Vice-président, Paiements pour entreprises à la Banque Scotia

Kevin O'Neil
Directeur des Relations stratégiques et chef de la division canadienne de SWIFT
La série de balados Le point sur les marchés fait partie de la série Capital de connaissances, conçue pour vous fournir des renseignements pertinents des leaders et experts des Services bancaires et marchés mondiaux Banque Scotia.
Accédez à nos nouveaux balados sur votre appareil en nous suivant sur le site de votre fournisseur de balados préféré :